Trucs et astuces du sommeil de bébé: décoder le rythme et le profil de sommeil pour les siestes et la nuit.

Première partie


Écrit par Dr. Laura Gainche (Ph.D)

Les références sont listées à la fin


“Mon enfant devrait fermer les yeux et s’endormir tout de suite” pense tous les parents que je connais. Cependant, même si les bébés n’ont pas besoin d’apprendre à dormir, ce n’est pas si simple (le foetus dort depuis le 3ème trimestre de grossesse [1]). Une raison est simplement que les états de sommeil et d’éveil ne sont pas comme des interrupteurs. Le sommeil n’est pas l’absence totale d’éveil, il y a un large éventail d’état de sommeils avec plus ou moins de niveau de conscience. À cela s’ajoute, comme vous l’avez entendu un million de fois, que l’environnement joue un rôle crucial sur l’évolution du sommeil de l’enfant. Et enfin, il me semble important de garder en mémoire que votre enfant a peut-être déjà des préférences particulières en terme de son environnement. 


Continuez votre lecture, je ne vais pas “juste” vous dire que le cododo est la solution pour toutes les familles.


Le sommeil a un rôle psychologique et physiologique, ce qui signifie que le développement des facultés intellectuelles et physiques se repose dessus.

Essentiellement, le sommeil est important (sans blagues ha ha).


Ces dernières années de plus en plus de données scientifiques se rejoignent pour apporter des arguments sur le rôle du sommeil, surtout ses effets sur le développement de l’enfant.

Ci-après, quelques recherches et suggestions récentes sur le sujet, qui suggèrent qu’un “manque” de sommeil pourrait avoir des effets défavorables sur la santé [2];

- La présence de siestes semble aider la consolidation de la memoire [3] et ainsi à l’apprentissage du language a court et long terme [4] (construction  de la langue et vocabulaire) (Etudes sur des enfants entre 6 et 15 mois)

- Capacités de codage (test d’association d’images objet/action) apparaissent moins élevées chez les enfants avec les nuits de sommeil les plus fragmentées, et capacités les plus élevées chez les enfants avec les siestes les plus longues (études sur des enfants de 10 mois [5]).

- Tests de développement cognitif et moteur associés négativement avec un sommeil plus actif en mouvement et réveils. Chez les mêmes enfants, un effet positif est observé sur les mêmes tests, avec un sommeil moins fragmenté (études sur des enfants de 10 mois [6]).

- Plus de sommeil entre 12-18 mois semble induire de meilleures fonctions exécutives à 26 mois et même jusque 4 ans (attention, organisation et planification, concentration, regulation des emotions, mémoire de travail, flexibilités de penser, control de soi…) [7-8]. 

- Moins de sommeil associé au risque de prise de poids (au travers des voies de cortisol, hormones de croissance, système nerveux autonome, leptin et ghrelin) [9]. Egalement, Un coucher plus tard associé à un IMC plus élevé [10].

- Quelques etudes récentes ont aussi trouvé un lien entre le sommeil et la taille [10-11]. 


Même chez les adolescents et les adultes, la question de la quantité de sommeil “adéquate” reste insaisissable, la conclusion la plus fréquente semble être que le besoin dépend de chaque individu.

Mais clairement, au vu des données scientifiques actuelles, il apparait possible pour les jeunes enfants de ne pas dormir “assez”.

La fondation nationale du sommeil aux États-Unis (National Sleep Foundation NSF), recommande 14-17h/jour jusque 3 mois, 12-15h/jour jusque 11 mois, 11-14h/jour jusque 2 ans, 10-13h/jour jusque 5 ans. Est ce que ces quantités doivent être suivies à la lettre? Assurent elles pour sur le bon développement d’un enfant? 

Au vu de l’importance des siestes mentionné ci-dessus, il est très probable que le rythme et la fréquence de sommeil joue également un rôle crucial. De plus, il est probable que le sommeil des siestes et de la nuit n’est pas interchangeable (sujet plus détaillé dans un prochain article). Et comme c’est le cas pour la santé, l’activité physique ou l’éducation, trouver le rythme et la fréquence qui convient à chaque enfant pourrait apparaitre comme une solution pour son bien-être (et le nôtre!). Replaçons peut être un peu d’importance sur la qualité autant que sur la quantité de sommeil.


Mais par où commencer?

Une méthode peu recommandée par d’autres experts, est l’établissement d’un profil de sommeil qui commence par les 3 étapes suivantes:

1) Est-ce que votre enfant semble avoir plus de facilité a dormir au moment des siestes ou la nuit?

2) Est-ce que votre enfant semble suivre un temps d’éveil spécifique entre les dodos ou plutôt un horaire spécifique?

3) Pour se sentir bien, est-ce que votre enfant est plutôt flexible avec ses horaires de sommeil, ou plutôt stricte et ne peut s’endormir qu’après un certain temps éveillé ou à une certaine heure?


Ces réponses peuvent permettent de commencer à tracer un profil de de sommeil de votre enfant, pour ajuster où mettre son énergie pour aider un sommeil plus paisible.


La suite des astuces pour établir un profil sera décrites plus en détail dans des articles à suivre.

Aussi, en utilisant ces premières astuces, observez vos enfants, essayer de voir le rythme qui leur convient le mieux. Souvent les marques connues de fatigues (gratter les yeux, les oreilles, bailler…) apparaissent à un moment ou l’enfant devrait déjà dormir, donc le lendemain peut être une idée est d’avancer un peu l’heure de coucher (sieste et nuit) et ainsi de suite.

Est-ce que votre enfant aime dormir dans le silence, avec bruit de fond, les jambes ou les bras couverts ou découverts, s’endort plutôt au sein, ou alors au contraire ça lui donne des rots et lui donne un sommeil instable etc.


Il est également bien de garder en mémoire les règles de sécurité pour les jeunes enfants, qu’ils dorment avec vous ou séparément.


La suite au prochain article, au plaisir de vous y voir!


Références

[1] Nijhuis, J. G., H. F. Prechtl, C. B. Martin, Jr. and R. S. Bots (1982). "Are there behavioural states in the human fetus?" Early Hum Dev 6(2): 177-195.

[2] Tham, E. K., N. Schneider and B. F. Broekman (2017). "Infant sleep and its relation with cognition and growth: a narrative review." Nat Sci Sleep 9: 135-149.

[3] Seehagen, S., C. Konrad, J. S. Herbert and S. Schneider (2015). "Timely sleep facilitates declarative memory consolidation in infants." Proc Natl Acad Sci U S A 112(5): 1625-1629.

[4] Gomez, R. L., R. R. Bootzin and L. Nadel (2006). "Naps promote abstraction in language-learning infants." Psychol Sci 17(8): 670-674.

[5] Lukowski, A. F. and H. M. Milojevich (2013). "Sleeping like a baby: Examining relations between habitual infant sleep, recall memory, and generalization across cues at 10 months." Infant Behav Dev 36(3): 369-376.

[6] Scher, A. (2005). "Infant sleep at 10 months of age as a window to cognitive development." Early Hum Dev 81(3): 289-292.

[7] Bernier, A., M. E. Belanger, G. M. Tarabulsy, V. Simard and J. Carrier (2014). "My mother is sensitive, but I am too tired to know: infant sleep as a moderator of prospective relations between maternal sensitivity and infant outcomes." Infant Behav Dev 37(4): 682-694.

[8] Bernier, A., S. M. Carlson, S. Bordeleau and J. Carrier (2010). "Relations between physiological and cognitive regulatory systems: infant sleep regulation and subsequent executive functioning." Child Dev 81(6): 1739-1752.

[9] Taveras, E. M., S. L. Rifas-Shiman, E. Oken, E. P. Gunderson and M. W. Gillman (2008). "Short sleep duration in infancy and risk of childhood overweight." Arch Pediatr Adolesc Med 162(4): 305-311.

[10] Zhou, Y., I. M. Aris, S. S. Tan, S. Cai, M. T. Tint, G. Krishnaswamy, M. J. Meaney, K. M. Godfrey, K. Kwek, P. D. Gluckman, Y. S. Chong, F. Yap, N. Lek, J. J. Gooley and Y. S. Lee (2015). "Sleep duration and growth outcomes across the first two years of life in the GUSTO study." Sleep Med 16(10): 1281-1286.

[11] Lampl, M. and M. L. Johnson (2011). "Infant growth in length follows prolonged sleep and increased naps." Sleep 34(5): 641-650.Baby sleep hacks: start decoding your child’s sleep rhythm and pattern for naps and nights

Part 1


Written by Dr. Laura Gainche (Ph.D)

References displayed at the bottom


“My baby should close their eyes and immediately fall asleep” thinks every parent I know. However, even if babies do not need to learn how to sleep, it is not that simple (foetuses sleep since the third trimester of pregnancy [1]). One reason is simply because sleep/wakefulness is not like a switch button. Sleep isn’t the complete absence of wakefulness, there is a wide range of “consciousness” levels. Added to that, as you have heard millions of times by now, the environment plays a massive role in how our child’s sleep evolves. And to that I think it is important to keep in mind that your child may already have some strong environmental preferences. 


Just keep reading, I am not about to “just” say that co-sleeping or bed-sharing is the solution for every family.


Sleep has psychological and physiological roles, meaning, both cognitive and physical developments are relying on it. In a nutshell, sleep is important (no kidding ha ha). 


An increasing body of literature and research in the recent years has been bringing more data and arguments as to how sleep plays a role, especially in childhood development.

Hereafter are a few recent findings and suggestions on the topic that suggest that a “lack” of sleep may have a detrimental consequences on health [2];

- The presence of naps seems to help with memory consolidation [3] and language learning at the short- and long-term [4] (language construction and vocabulary)  (research on 6 to 15 months children)

- Encoding skills (object/action image association tests) were found minimum in children with most fragmented night sleep, and maximum in children with the longest naps (research on 10 months old children [5])

- Cognitive and motor development tests associated negatively with active sleep with mouvement and arousals. In the same children, a positive effect was observed on the same tests, when the sleep was less fragmented (study on 10 months old children [6])

- More sleep between 12-18 months seems to promote better executive functions at 26 months and even until 4 years old (attention, organization and planning, focus, emotion regulation, working memory, flexible thinking, self-control…) [7-8].

- Less sleep associated with weight gain risk (through cortisol, growth hormones, autonomic nervous system, leptin and gherkin pathways) [9]. Additionally, a later bedtime was also found associated with a larger Body Mass Index [10].

- Few recent studies also found an association between better sleep and height [10-11].


Even in teenagers and adults, the question of “proper” amount of sleep is elusive, and the most common conclusion seems to be that the need depends on the individual.

But, given the current scientific knowledge, it seems possible for young children to not get “enough” sleep.

The National Sleep Foundation (NSF) recommends 14-17h/day until 3-months-old, 12-15h until 11-months-old, 11-14h/day until 2-years-old, 10-13h/day until 5-years-old. Should these guidelines be followed rigorously? To they insure a child’s proper development?

Given the importance of naps mentioned before, it is likely that the rhythm and frequency of sleep also plays a crucial role. Additionally, nap and night sleep are likely not interchangeable (more detailed in a following article). And not unlike health, physical activity or learning method, finding the correct rhythm and frequency that works for each children could be a solution for their well-being (and ours!). Let’s replace the importance on quality as much as quantity of sleep.


Where to start?

A method not often recommended by other experts is the sleep profiling that starts with the 3 following steps:

1) Does your child seem to have more ease to sleep for naps or nights?

2) Does your child seem to have a specific amount of time awake between sleeps or tends to follow a schedule on the clock?

3) To be in good shape, is your child flexible with sleep timing, or rather strict with amount of time awake before the next sleep or at specific times of the day?


These answers can enable to start sleep-profiling your child, to adjust and know where to put more energy into for a more peaceful sleep.


The next hacks for sleep-profiling will be continued in following articles.

Also, using these first steps, watch your child, try to see which rhythm works best. Often the sleep “cues” (scratch eyes, ears, yawn…) are signs the baby may already want to be asleep, so the next day, maybe try an earlier bedtime (nap and night) and so on.

Does your child like to sleep in the silence or with white-noise, arms and legs covered up or naked, on the breast or it tends to give him burp and unstable sleep etc.


It is also good to keep in mind the security sleep rules for young children, whether they sleep alone or together with someone.


Next tips on the next article, I hope to see you there!


References

[1] Nijhuis, J. G., H. F. Prechtl, C. B. Martin, Jr. and R. S. Bots (1982). "Are there behavioural states in the human fetus?" Early Hum Dev 6(2): 177-195.

[2] Tham, E. K., N. Schneider and B. F. Broekman (2017). "Infant sleep and its relation with cognition and growth: a narrative review." Nat Sci Sleep 9: 135-149.

[3] Seehagen, S., C. Konrad, J. S. Herbert and S. Schneider (2015). "Timely sleep facilitates declarative memory consolidation in infants." Proc Natl Acad Sci U S A 112(5): 1625-1629.

[4] Gomez, R. L., R. R. Bootzin and L. Nadel (2006). "Naps promote abstraction in language-learning infants." Psychol Sci 17(8): 670-674.

[5] Lukowski, A. F. and H. M. Milojevich (2013). "Sleeping like a baby: Examining relations between habitual infant sleep, recall memory, and generalization across cues at 10 months." Infant Behav Dev 36(3): 369-376.

[6] Scher, A. (2005). "Infant sleep at 10 months of age as a window to cognitive development." Early Hum Dev 81(3): 289-292.

[7] Bernier, A., M. E. Belanger, G. M. Tarabulsy, V. Simard and J. Carrier (2014). "My mother is sensitive, but I am too tired to know: infant sleep as a moderator of prospective relations between maternal sensitivity and infant outcomes." Infant Behav Dev 37(4): 682-694.

[8] Bernier, A., S. M. Carlson, S. Bordeleau and J. Carrier (2010). "Relations between physiological and cognitive regulatory systems: infant sleep regulation and subsequent executive functioning." Child Dev 81(6): 1739-1752.

[9] Taveras, E. M., S. L. Rifas-Shiman, E. Oken, E. P. Gunderson and M. W. Gillman (2008). "Short sleep duration in infancy and risk of childhood overweight." Arch Pediatr Adolesc Med 162(4): 305-311.

[10] Zhou, Y., I. M. Aris, S. S. Tan, S. Cai, M. T. Tint, G. Krishnaswamy, M. J. Meaney, K. M. Godfrey, K. Kwek, P. D. Gluckman, Y. S. Chong, F. Yap, N. Lek, J. J. Gooley and Y. S. Lee (2015). "Sleep duration and growth outcomes across the first two years of life in the GUSTO study." Sleep Med 16(10): 1281-1286.

[11] Lampl, M. and M. L. Johnson (2011). "Infant growth in length follows prolonged sleep and increased naps." Sleep 34(5): 641-650.


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